"Voir, c'est croire : Le proverbe Bènga qui nous apprend à déjouer les tromperies"
- Isaac Manga Mpondo
- 17 févr.
- 3 min de lecture

LES PROVERBES EN IKÙMĒMBÂNGÂ (Partie 136)
“SULANO A NDI O ABÀNYĒ, PÈNDA YA IKWĒLĒ E NDI O BEKÙMU.”
*(La confirmation est trouvée dans le Village de la Tromperie, le doute sur l’abattage des arbres est levé par la présence des souches des arbres.)*
Ce proverbe, issu de la sagesse ancestrale du peuple BÈNGA, illustre une vérité universelle : Voir, c’est croire. Il nous invite à ne pas nous laisser berner par les apparences ou les rumeurs, mais à chercher des preuves tangibles pour confirmer nos doutes.
Contexte culturel et symbolique
Le proverbe fait référence à ABÀNYĒ, un village mythologique du peuple BÈNGA, souvent associé à la tromperie et aux illusions. Ce village symbolise un lieu où les apparences peuvent être trompeuses, et où la vérité ne se révèle qu’à ceux qui prennent le temps d’observer et de vérifier.
Le verbe IYÀBA*(tromper) et le nom ABÀNYĒ partagent une étymologie commune, renforçant l’idée que ce village est un espace où la méfiance est de mise. Ainsi, ce proverbe nous rappelle que dans un monde rempli de rumeurs et de désinformation, il est essentiel de **rechercher des preuves concrètes** avant de tirer des conclusions.
Analyse du proverbe
1. SULANO (la confirmation) : Le verbe ISULIDĒ (confirmer, vérifier) souligne l’importance de l’observation et de la vérification. Dans un contexte moderne, cela pourrait s’appliquer à la nécessité de vérifier les informations avant de les partager, surtout à l’ère des réseaux sociaux.
2. PÈNDA (le doute) : Le doute est ici présenté comme un outil nécessaire pour éviter de tomber dans le piège de la tromperie. Il ne s’agit pas de douter de tout, mais de questionner ce qui semble incertain.
3. IKWĒLĒ (l’abattage des arbres) : L’abattage des arbres symbolise une action destructrice, mais les BEKÙMU (les souches) servent de preuves tangibles de ce qui s’est réellement passé. Cela montre que même dans la destruction, des traces subsistent pour révéler la vérité.
Application moderne
Ce proverbe résonne particulièrement aujourd’hui, où les fausses informations et les rumeurs se propagent rapidement. Il nous encourage à :
- Être des chercheurs de vérité : Ne pas se contenter des apparences, mais chercher des preuves concrètes.
- Développer un esprit critique : Questionner les informations qui nous parviennent, surtout lorsqu’elles semblent trop belles ou trop choquantes pour être vraies.
- Valoriser l’observation : Parfois, les réponses se trouvent dans les détails, comme les souches d’arbres qui révèlent l’abattage.
Vocabulaire BÈNGA
1. **SULANO** (singulier et pluriel) = la confirmation.
- Exemple : “Sulano a ndi o mbolo” (La confirmation est dans les faits).
2. ABÀNYĒ = un “Village de la Tromperie” ancien et mythologique du peuple BÈNGA.
- Exemple : “Abànyē é bè èyàba” (Abànyē est un lieu de tromperie).
3. PÈNDA (s. et pl.) = le doute, le scepticisme.
- Exemple : “Pènda é bè èyàba” (Le doute est une forme de tromperie).
4. IKWĒLĒ (pl. MAKWĒLĒ) = l’abattage des arbres.
- Exemple : “Ikwēlē é bè èyàba” (L’abattage des arbres est une tromperie).
5. BEKÙMU (pluriel) = les souches (EKÙMU en singulier).
- Exemple : “Bekùmu é bè sulano” (Les souches sont la confirmation).
Conclusion
Ce proverbe BÈNGA nous enseigne que la vérité se trouve souvent dans les détails et que la confirmation nécessite une observation attentive. Dans un monde où les rumeurs et les tromperies sont monnaie courante, il est essentiel de cultiver un esprit critique et de chercher des preuves tangibles.
Ass, Sawa Community
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